pavillon arrière replié
Il s'agit, pour faire simple, d'une charge dans laquelle on récupère l'énergie de l'onde arrière en la renvoyant en phase (en fait, non s'il revient vers l'avant) avec l'onde avant grâce à un pavillon replié. On peut assimiler le pavillon à un porte-voix : on crée une expansion progressive de la surface émissive. C'est le principe qui offre le meilleur rendement dans le grave, puisqu'il permet à une membrane de haut-parleur de déplacer une quantité d'air supérieure à sa surface propre. La quantité d'air déplacée correspondra à la surface de la bouche du pavillon, d'où un meilleur rendement (pression acoustique supérieure). La petite taille de la chambre de compression se comporte comme un filtre qui détermine la coupure entre l'émission frontale du HP (qui ne rayonne plus que le haut du spectre (entre 200 et 300 Hz)) et le pavillon dont l'embouchure émet les fréquences basses complémentaires.
Le principal intérêt du pavillon est le très bon couplage (ou adaptation d'impédance) avec l'air ambiant. D'où son utilisation au tout début de la reproduction sonore avec les phonographes : la vibration de l'aiguille dans le sillon fait directement vibrer une petite membrane et le battement est amplifié par le pavillon.
Les inconvénients ou limites sont nombreux...
phase
Dans l'étude des ondes, la phase indique la situation instantanée dans le cycle d'une grandeur qui varie cycliquement.
La phase est une grandeur sans unité.
On ne peut pas connaître la phase totale d'une onde, à un moment et un endroit donné, par une simple mesure sans connaître préalablement son équation. Il faut donc effectuer un échantillonnage à plusieurs pas de temps pour obtenir le cycle total de l'onde. La valeur de la phase totale d'une onde n'est pas très utile. La grandeur qui est vraiment utile est la différence de phase ou déphasage entre deux endroits, deux moments ou deux ondes. En électricité, le mot phase désigne à la fois un décalage temporel entre des tensions ou signaux et un des conducteurs de l’alimentation alternative.
physiologique et loudness
La "courbe" de l’oreille n’étant pas constante en fonction du niveau sonore, on parle d’une courbe physiologique pour définir l’atténuation inévitable des fréquences extrêmes à faible niveau d’écoute. D’où la création dans les années 70 des correcteurs loudness dont le rôle était d’inverser cette déficience naturelle des 2 extrémités, redonnant de la présence et une pseudo-dynamique par l’adjonction artificielle de grave et d’aigu…
Hélas, le confort procuré par cette correction outrée a laissé de nombreuses traces dans le réglage permanent, très "physiologique", de beaucoup d’enceintes acoustiques visant à diminuer l'agressivité relative des médiums pour en faire un son apparemment plus dynamique obtenu par une mise en avant des graves et des aigus.
politiquement correct
Tendance éminente (pas pour les yeux ni pour le porte-monnaie) de la GHFI, acronyme pour Grande Haute-Fidélité Internationale…
Ou l’ennui garanti…
presse spécialisée
Peut-elle tout dire ? Non, probablement pas. Consensuelle et polie, en ce sens elle n’a de presse que le fait d’être publiée. Les rédacteurs ne sont pas à proprement parler des journalistes, même si certains ont des cartes de presse. Ce qui fait parfois regretter que ces professionnels ne vérifient pas un peu plus moult assertions directement tombées des dossiers de presse (ou des publicités), mais ce n’est pas très grave.
De même peut-on comprendre le respect accordée par la presse à ceux qui communiquent dans leurs pages. La faible quantité de lecteurs ne pourrait entretenir seule les coûts de survie d’une revue spécialisée. Et ce constat économique ne concerne pas que la presse hifi, mais une grande part de la presse spécialisée.
La plupart des rédacteurs et pigistes sont réellement passionnés. Quelques-uns sont juste des anachorètes un peu déformés par trop d’années à n’écouter que du matos. D’autres sont un peu pollués par des amitiés durables. Rien de bien méchant non plus.
Nous devons la soutenir pour qu’elle perpétue (perpètre ?) au moins son rôle de catalogue vaguement raisonné. On devrait lui demander de juste un peu oser l’extrême sans que celui-ci soit forcément mesuré à hauteur de dollars…
Et puis peut-être aussi d’éviter de donner des notes, des étoiles, des palmarès, fabriquer des podiums et des médailles en papier. Ici pas de chronomètre pour mesurer des performances objectives, pas de longueur franchie à jauger, pas non plus d‘enseignants auto-jugeant la valeur de la transmission de leur enseignement.
Donner des notes ? De quel droit, messieurs les rédacteurs hifi ?
Qui plus est en vous réfugiant au premier grognement désapprobateur derrière le droit à la subjectivité du critique. Faudrait savoir…
Droit du critique à émettre un avis, soit, mais le critique est avant tout un guide, pas un petit juge…
Aussi pour éviter la "subjectivité personnelle", pourquoi ne pas plutôt installer des critiques croisées polémiques, avec droit de réponses des fabricants ou distributeurs ? Ça tournerait peut-être vite à une autre forme de n’importe quoi, mais au moins ce serait plus animé et plus drôle !
Rassurez-vous, on vous aime bien quand même. Surtout quand vous dîtes du bien des produits qu'on défend…
profondeur
La profondeur est encore de ces mots qui englobent des acceptions très variées.
Assez souvent la quête de la profondeur se confond avec une recherche d’un effet 3D supposé bien reproduire la scène sonore dans toutes ses dimensions, y compris bien sûr une profondeur infinie…
Les doux rêves sur l’étagement des plans, la dimension de la scène et la position relative des pupitres commencent ici !
Ce qui est d’autant plus amusant que l’on prône aussi la qualité des "enceintes moniteurs" alors que ces dernières posent clairement la scène en avant… Amusant parce que, en pratique, les enceintes utilisées sont identiques ou en tout cas réglées sur les mêmes absolus d’une phase optimisée !
Le problème de la profondeur en tant qu’image 3D, donc en relief, est que sa restitution repose sur de nombreux facteurs qui ont assez peu de rapports avec l’enceinte elle-même. Allons-y :
- les enregistrements. Respecter la profondeur à partir de sources multi-micros plus ou moins en phase… On peut douter !
- la faculté des électroniques, des câbles à respecter cette supposée profondeur !
- la position des enceintes dans la pièce : placées près d’un mur, la profondeur en prend un sérieux coup… L’écartement entre elles joue aussi.
- la nature du mur, et, plus généralement, les réactions acoustiques de la pièce
- la distance d’écoute et la distance de la zone d’écoute au mur…
On peut continuer longtemps comme ça !
Sauf que ça n’aurait aucun intérêt. Pour une raison simple. Le plus souvent la profondeur rêvée est totalement artificielle.
Sont habituellement jugées profondes, une fois encore, des écoutes dont la profondeur est identique quels que soient les disques ou musiques. Déformante. Excessive. Spectaculaire oui, mais déployant un panorama constant, détiré, caricatural, cinémascope…
La disposition des enceintes favorisent beaucoup ce critère. C’est pourquoi, bien souvent, la préconisation est de les disposer très écartées et parallèles à l’axe d’écoute ou au mieux dirigées vers l’auditeur.
Oui, la profondeur, on l’obtient. Avec des flutes larges comme un pipe-line, des larynx de cantatrices aussi vastes que le Tanganyika…
Alors que la seule disposition qui permet d’obtenir à la fois une dimension plausible des instruments, un placement absolu des pupitres cohérent, et !!!… et des timbres enrichis est au contraire, le plus surement, assez rapprochée et pincée devant la zone d’écoute, un bon mètre en avant ! Aussitôt, la profondeur devient tout à fait autre chose : de l’air autour des instruments, une lisibilité des pupitres, la liberté pour l’esprit de se promener au gré des timbres, des matières, se concentrer à tout moment sur quelque instrument que ce soit, même enfoui dans la masse explosive des tutti…
Ah oui, c’est moins large… Mais au moins est-ce cohérent. Oui, cela peut sembler moins profond. Mais quel bonheur de sentir la profondeur varier d’un enregistrement à l’autre, certains semblant venir de très loin, d’autres au contraire projetés parce que c’est ainsi qu’ils ont été faits !
La profondeur est celle de la matière des instruments, la capacité de l’esprit à baguenauder, pouvoir focaliser à tout instant sur un endroit précis de la musique, la flute immergée dans le fatras d’un tutti, la superposition des acteurs de la petite harmonie, le tout dans une dimension intrinsèque cohérente…
La profondeur ne s’exprime-t-elle pas plutôt, dans ce cas de figure idéal, par cet autre sens du mot : un homme est profond lorsqu’il a du charisme, que ces propos ont de la densité. On parle aussi d’une analyse profonde, de la profondeur d’un jugement. D’une voix profonde… Tout ce qui donnera du corps, de la matière, de l’intelligence, de la sensualité ou de la présence. Par opposition à ce qui est creux. Car ce qui est en creux a aussi une profondeur. Mais souhaite-t-on cette profondeur là ?
psychoacoustique
Même si dans nos habitudes de jargon, nous utilisons répétitivement le mot psychoacoustique, parfois à tort et à travers donnant l'impression de nous réfugier derrière des écrans de fumée pour masquer l'indigence des connaissances techniques, ou de vouloir gouroutiser les foules par des pseudo vérités statistiques fumeuses, la psychoacoustique est une "discipline scientifique" établie qui désigne l'étude des sensations auditives de l'homme.
Par conséquent, elle situe se au confluent de l’acoustique, la physiologie et la psychologie.
L’acoustique étudie la nature et les propriétés des ondes sonores parvenant au tympan. La psychoacoustique étudie leur captation par le système auditif et leur interprétation par le cerveau. Ce qui sous-entend que les attributs du son sont le résultat d’un mécanisme de décision au niveau neurophysiologique et de ce fait que la perception des caractéristiques d'un son n'a pas de valeurs de mesure neutre.
Le cerveau fournit un important travail d'analyse pour identifier et évaluer les sons, prenant en compte autant leur hauteur que leur évolution dans le temps.
NB : Il est amusant à ce stade, de noter que le mot "Emotion" dérive étymologiquement de ce sens du mouvement.
C'est le cerveau qui, analysant et intégrant la différence d'intensité et de phase des sons permet des les situer dans l'espace. C'est également le cerveau qui identifie les instruments de musique par exemple, ou les voix : l'oreille ne perçoit que des informations brutes. On peut faire un parallèle avec le sens du goût : le palais ne reçoit que peu d'informations ( salé, sucré, chaud, froid… ) le nez une multitude d'autres, et le cerveau rassemble le tout pour établir les composantes diverses de ce qui est dégusté.
Autrement dit la perception et l'identification du son sont une conséquence culturelle. C'est ce qui permet, même sur une chaîne immonde, de distinguer un violon d'un piano, et, idéalement, par analyse de hauteur de notes, un violon d'un alto. D'où la stérilité de certains débats amusants sur la prétendue justesse des timbres. D’où l’espoir clamé en certitude triomphante par certains mélomanes ou musiciens, de reconstituer les particularités d’une interprétation subtile à travers un poste de radio de salle de bains.
Cette perception des timbres, voire de la justesse, peut d'ailleurs varier d'une personne à une autre – sans intégrer à ce stade une notion de goût personnel – du fait de la dégradation du système auditif ou d'altérations des facultés neurologiques.
Rentrera en jeu également le lent déclin du système auditif avec l'âge qui engendrera une filtration aléatoire des éléments constitutifs du son d'origine et de fait des variations de la perception.
NB : Cela ne signifie en rien que la perception des qualités ou défauts d'une chaîne varie d'une personne à une autre : le rôle de la chaîne hifi est toujours le même, à savoir reproduire le plus précisément possible le signal de départ, identique pour tous. Cf objectivité / subjectivité.
Si l'oreille est un organe complexe et imparfait, elle est cependant très performante. On se surprend souvent à constater l'inouïe discrimination dont elle est capable, bien au-delà des possibilités des mesures…
L'ouïe est, à côté de la vue, un sens fondamental dans la perception artistique car leurs champs opératoires s’étendent de l’immédiateté aux profondeurs de l’inconscient…
La vue est le sens dominant chez l'homme ; c'est d'ailleurs sa station debout et un champ aisé de vision large, lui permettant de voir loin, alliée à la qualité préhensile de ses membres supérieurs, qui lui ont permis de se développer plus vite que la moyenne animale. Ainsi la vue est sans doute à l'origine du raisonnement scientifique puisqu'elle permet de capter les objets, les nommer et extrapoler des concepts.
L'ouïe ne peut transmettre ces concepts que de façon éphémère. Peut-être est-ce l'éphémère qui est à l'origine de l'émotion que fait naître la musique. L’ouïe recueille plus l’émotion que la notion, car elle ne peut fixer les transcriptions qui la traversent. L’information y est en conséquence plus d’ordre qualitative que quantitative, d'où l’ambiguïté de la mesure de ladite information. Cependant, contrairement à ce qui est ordinairement dit, le cerveau enregistre des informations suffisamment précises pour que l'on puisse envisager une mémoire auditive. Ses conclusions sont éventuellement déviées par l'influence d'un contexte psychologique plus ou moins fort.
Si l'âge influe sur la perte de capacité auditive, on ne peut prendre en compte que cette seule donnée pour expliquer les grandes variations de perception. Il n'est pas rare de voir des musiciens âgés avec des oreilles plus affûtées que des adolescents, tout comme il existe des jeunes gens dont les oreilles sont prématurément dégradées par des expositions répétées à des sons trop forts tels que ceux des concerts suramplifiés ou des discothèques au rendu sonore aussi raffiné qu’un assaut de B 52.
L'âge certes entraîne une presbyacousie qui se manifeste par une perte d'audition dans les aigus accompagnée d'une diminution de la fréquence de coupure haute. Mais, comme nous l'évoquions précédemment, le cerveau et l'expérience compensent grandement, autorisant certaines oreilles objectivement un peu fatiguées à être de formidables analystes de variations infimes dans la trame sonore. L'entraînement culturel à l'écoute permet de pallier une bonne part des déficiences de l'appareil phonatoire.
Alors que, parallèlement, les pertes d'audition dues au bruit peuvent entraîner des dégâts non compensables. Ces pertes dépendent de la durée d'exposition et de l'intensité du bruit ; les effets d'un bruit excessif ou impulsif sont différents de ceux de l'âge. Avec l'âge, l'oreille devient moins sensible aux hautes fréquences alors que l'exposition au bruit diminue surtout la sensibilité autour de 3-4 kHz, fréquences où l'oreille interne est la plus sensible.
Les études de la psychoacoustique influencent beaucoup les techniques de restitution de scènes sonores virtuelles où l'auditeur est plongé dans un environnement sonore habituellement associé à un environnement visuel. De nombreux travaux sur la restitution holographique, notamment certains essais portant sur la multiplication d’enceintes frontales ont révélé un potentiel plus intéressant que les multicanaux du commerce. Mais l’application commerciale est très complexe donc vouée à l’échec.
puissance
Elle est souvent, pour le néophyte, un sujet d'inquiétude qui date sans doute de la libération des watts à la grande époque du transistor.
Pourtant, les mesures fournies ne disent hélas pas grand-chose sur les capacités et rendus réels des produits concernés.
On peut casser une enceinte donnée pour 100 W avec un ampli de 25 W. Suffit que celui-ci panique, il oscille et c'est fait.
Inversement, à condition de doser les réglages, on peut tout à fait envisager l'emploi d'amplificateurs de 500 W sur des enceintes données pour 50 W.
Bref, des nombres qui servent peu en pratique. D'autant moins que nous n'avons pas la preuve qu'une puissance élevée aux mesures soit la garantie d'une plus large dynamique en réalité.
Un pure classe A (réussi !) de 30 W dont la contre-réaction est gérée intelligemment donne une plage dynamique plus large que beaucoup d'amplis de 200 W.
Question de protocoles de mesures très insuffisants. Ce que l'on mesure, c'est la puissance d'un radiateur électrique : la capacité d'un appareil à convertir de la puissance électrique en calories avant saturation sur une résistance passive de 8 Ohms…
D’accord, il faut bien un protocole. Mais une résistance passive n’est pas un haut-parleur et encore moins une enceinte…