matière
La matière de la restitution est fondamentale : elle fera la différence avec ces trop nombreuses propositions désincarnées de systèmes performants mais cérébraux. A ne pas confondre avec le corps. La matière donne une texture à l’artiste, de la chair, de l’étoffe, la matière permet de distinguer des instruments très proches en timbres ou en tessitures, surtout lorsqu’ils jouent superposés. Car même si le métal est identique pour une trompette et un saxo, leur matière sonore et leur expression sont radicalement distinctes.
La matière contribue ainsi à déployer la rutilance changeante des cuivres, le boisé veiné des cordes, la peau ou le métal lourd des percussions, la puissance magmatique d’une sourde violence…
La matérialisation est aussi une sorte de prise de possession de l’espace, pas tant par positionnement dans la scène sonore que dans la corporalité, l’existence presque impudique de l’homme derrière l’instrument, ou son organe propre, dans tout ce qui le rend inimitable, tout ce qui fait de Sinatra un chanteur à part… Une performance rare en hifi, mais pas impossible.
Fly me to the moon……
modelé
On comprend assez bien la notion de modelé en peinture ou en sculpture. On peut une fois de plus s'appuyer sur ces exemples palpables pour comprendre l'importance du modelé du son, de ces creux et reliefs qui cisèlent des volumes pleins, des arrondis voluptueux, de girondes courbes de chair, d'avenants sillons de mystère, des arêtes vives, des rondeurs de dunes dans le désert, des lignes sveltes et sportives ou des silhouettes d’une harmonie luxurieuse, peut-être tout simplement le ravissement organique, anthropomorphologie de la musique…
Le modelé, le corps, le grain, la matière sont ces évocations lyriques qui, associées pour le meilleur, soulignent toute la différence entre une restitution sonore objectivement fidèle et une reconstitution foncièrement émouvante…
modulation, amplitude
On pourrait se référer au passage sur la dynamique pour expliquer cette notion de "modulé".
La modulation c’est l’articulation ductile du message, du chant, des respirations, du phrasé. C’est la différence entre une progression par paliers et un lien constant et souple entre les notes, entre une dynamique crantée et une courbe permanente de hauteurs et inflexions si intimement combinées, induites, pétries, que cette rare sensation du naturel est enfin rendue possible…
C’est parfois ce que certains tentent d’exprimer en parlant de restitution "analogique". Mais c’est un terme qui ne veut pas tout dire : à l’époque de l’analogique il y avait autant d’enceintes médiocres. Et un manque de mordant ne signifie pas non plus : modulant ou nuancé...
moelleux
A ne pas confondre avec mollesse.
En quelque sorte, le moelleux est la perception positive de la mollesse ou de la douceur.
Le moelleux, c’est la traduction de cette onctuosité accorte qui caractérise la perception des cordes au concert, c’est la preuve du respect du modelé des attaques, de la sensualité d’une voix, de l’enveloppe des sons. Une enceinte douce ou molle est douce ou molle tout le temps. Une enceinte capable de moelleux obtient cette plénitude souple par une vitesse sans faille sur les transitoires et par conséquent donnera aussi des cuivres aux montées rêches si le musicien l’a désiré, une batterie impactante faite de peau tendue, et si les accents de quelque violon baroque vrillent les oreilles, sa reproduction n'élimera pas la torture…
musicalité
Est-il bien nécessaire de s'attarder sur ce vœu pieu de la haute-fidélité auquel tous les artisans ou industriels du son prétendent hardiment ?
On ne devrait pas dissocier la musicalité de la fidélité, mais la confusion est hélas monnaie courante (et quelle monnaie…). Restituer fidèlement chaque note émise, à peu près à la bonne hauteur, sans coloration outrancière et sur un spectre large, la haute-fidélité sait assez bien le faire.
Le reste… Cette nuance mineure sur le papier et fondamentale dans la perception crée un abîme d'incompréhension entre les mélomanes et les acteurs de la hifi…
On confondra souvent et de bonne foi musicalité et beauté de restitution ; on aura tort : la beauté est un fait de réception, pas d'émission. La musicalité, c'est le contraire…
musique
L'essentiel, qu'on le veuille ou non, quand bien même un pan large de la GHFI aurait une légère tendance à l'avoir oublié…
Au sens le plus large, la musique est l’art consistant à arranger et ordonner les sons et les silences au cours du temps ; on introduit dès lors les notions liées à son découlement dans le temps :
- Temps et rythme, supports de la combinaison temporelle.
- Hauteur et mélodie, supports de la combinaison fréquentielle
- Harmonie et simultanéité
- Timbre
Le dosage et la prédominance de chaque support varieront en fonction de la musique considérée. Nombre de musiques tribales africaines ou américaines privilégient le rythme, la scansion. En orient, la mélodie prend la priorité. La musique occidentale de culture ( par opposition au cri organique originel d’où découle la musique fonctionnelle ) repose beaucoup sur des notions d’harmonie.
Dans un sens strict, il faut nuancer cette définition, puisque l’intrusion de l’aléatoire a dénié tout caractère volontaire à la composition.
La musique est donc un art, objet d'une création, représentation et communication. Elle se plie donc à certains codes, des règles, certaines simples d'autres complexes.
Puisqu'elle est une création, la musique lie l’inconnu au connu, le futur au présent. Sa particularité forte est d'être fugitive : elle n'existe que dans l'instant de sa perception. Un des points majeures du rôle de la haute-fidélité est en quelque sorte de vouloir la figer, par la possible répétitivité d'un instant… Il est intéressant de noter que sa perception majoritaire ( hors écriture et lecture ) repose sur l'ouïe, le sens le moins apte à la connaissance objective qui régit la science. Est-elle alors le sens des sentiments ?
Mais la musique, au moins en occident repose sur les symboles (les notes de musique) avant de prendre sens par la valeur affective ou émotionnelle.
Ce constat est moins vrai pour diverses autres cultures ou perceptions : les musiques de l'oreilles pures (terrestres, spirituelles) ont souvent gardé leur pureté essentielle faces aux musiques de l’œil (primeur de l’écriture, du discours, et un certain rejet du folklore).
L'occident entend privilégier l’authenticité, et inscrire la musique dans une histoire qui la relie, par l'écriture, à la mémoire du passé.
Les musiques ethniques sont plus basées sur le lien direct au ressenti et à l’imaginaire, enrichi de mythe et de magie, le tout directement imprégné d'une corporalité de la musique et sa perception. L’auditeur participe directement à l’expression de ce qu’il ressent, là où l'auditeur occidental est extérieur et juste spectateur de l'émission musicale. Sans doute est-ce ce que l'on appelle maintenant la période baroque qui a marqué la coupure en occident : l’écriture, la notation rationalisent les modes musicaux grâce au tempérament.
Pourtant on peut imaginer des conceptions et des compréhensions très distinctes de la notion même de musique. Par son existence propre ou par sa fonction projetée.
L’approche intrinsèque ou immanente : la musique préexiste chez le compositeur avant d’être entendue et existe même par elle-même dans la nature, ou pourquoi pas, par nature. Ne parle-t-on pas de chant des oiseaux, de la musique de la nature au printemps, etc… ?
L’approche extrinsèque, ou fonctionnelle, où la musique est une fonction projetée, une perception, où la musique est sociologique. Elle a tous les sens et au-delà, mais n'est perçue que dans un seul : la musique des oiseaux n'est musique que par la qualification que l'on veut bien lui donner.
Quoi qu’il en soit, la musique est conçue par une personne et reçue par une personne ou un groupe, d’où une dimension anthropologique. Définir la musique passe alors par la définition d'une certaine conception de la communication entre les individus. La musique devient subséquemment langage. Langage écrit et parlé qui plus est. La musique devient communication universelle à la nuance près qu'elle peut être entendue par tout le monde, mais comprise uniquement par quelques uns.
musique dématérialisée 2015
Musique dématérialisée vs lecture classique…
En novembre 2010, j'ai écrit le billet suivant. 3 ans après, et suite à de nombreux et complexes essais, j'ai peu de nuances à apporter, le voici donc :
Après CD contre vinyle, le grand débat du moment.
On en parle partout, la musique par ordinateur, serveur, streaming, MP3, fichiers haute définition, FLAC, APE, AIFF, AAC, WAVE, etc, un empilement de terminologie dans une société qui ne sait plus trop bien ce qu´elle raconte à force d´accumuler les acronymes en oubliant parallèlement le sens premier des mots les plus fondamentaux.
Et bien sûr, la presse spécialisée moribonde saute sur cet os nouveau à ronger, ardent défenseur du « c´est nouveau donc c´est mieux ».
N´oublions pas, sans jouer les vieux schnock (à l’heure où pas mal de gamins gavés de MP3 redécouvrent, ébaubis, les bons vieux vinyles de papa), que ce sont les mêmes aruspices qui ont survendu il y a quelques dizaines d´années un format inédit et révolutionnaire qui, au final, a engendré une régression majeure de la qualité moyenne des exigences de la reproduction sonore (et dont on n’est pas forcément revenus depuis !) : le merveilleux CD qui devait envoyer toutes nos habitudes d´écoute à la poubelle… On allait voir ce qu’on allait voir !
Ouais, on a vu… et c´est bien dans la poubelle qu´ont failli finir nos amours mélomanes…
On a vu le temps qu´il a fallu pour qu’enfin apparaissent quelques rares lecteurs qui ne transforment pas les musiciens en squelettes pour les uns, en viande hachée pour d’autres, en scies volantes souvent, ou encore (nouvelle tendance) en petits bonshommes disproportionnés faits de caoutchouc huileux…
N´est-ce pas cette satisfaction narcissique de la hifi (autrement dit se satisfaire de peu mais à des prix prohibitifs) qui permet à la musique dématérialisée de foncer sur une autoroute ?
A l´heure actuelle, en dépit d´un catalogue pléthorique de machines plus ou moins alambiquées, les bons lecteurs CD ne sont pas légions, quoi qu´en disent les mêmes spécialistes enthousiastes d´une pauvre technologie infatuée…
Dès lors, trouver des solutions de musique informatique qui soit au moins à la hauteur de cette carence ambiante n´est en effet pas difficile…
… Alors que le vainqueur d´un éventuel duel sonore entre un vrai bon lecteur CD (pas forcément cher, pas forcément monstrueux) et la meilleure solution dématérialisée (pas forcément donnée ou simple !) n´est en revanche clairement pas ( pour le moment ? ) du côté de la mode !
Pourquoi pas forcément simple ? Parce que, honnêtement, les meilleures solutions informatiques, prétendues faciles d´accès, sont un peu des usines à gaz quand même.
J´éviterai de parler des solutions tout-en-un qui indéniablement offrent une facilité de manipulation sans équivalent mais, issues de marques (certaines ô combien réputées !) qui n´ont jamais été foutues de sortir un produit expressif - n´en déplaise là encore à la doxa - ne seront au final pas plus brillantes qu´à l´époque où elles se posaient en chantre de la révolution CD.
Non, je parle des solutions qualitatives du moment qui exigent quand même une mise en œuvre pas si élémentaire que ça : ordinateur ou portable, logiciel Amarra ou Audirvana, DB Power amp ou J-River, ou AirPlay ou Foobar, avec toutes les difficultés de tags d’un Player à l’autre, horloge externe et/ou DAC externe, contraignant à une panoplie de câbles et de manip sans compter les disques durs qui s´amoncellent dès qu´on aime vraiment la musique. Or les produits plutôt qualitatifs, genre Weiss, M2Tech ou autres ( uniquement en horloge ), ne sont pas vraiment donnés. Pas plus qu´un orgueilleux Sooloos ou une immodeste proposition Audionec.
Quant au résultat (et nous avons poussé l´investigation assez loin !), en dépit des roucoulements d´extase des audiophiles, s’il peut être tout à fait honorable, surtout, je le répète, face à l´indigence musicale moyenne des lecteurs CD haut-de-gamme, il n’en est pas moins très simplifié. C´est cette simplification - la même que l´on détecte rapidement sur la majorité ( ? ) des lecteurs CD construits autour d´une mécanique CD-Rom -, qui donne l´impression d´une musique fluide, analogique comme se gargarisent certains, mélodieuse, oui incontestablement, où l’on peut même estimer que les timbres sont élégants et variés et la modulation moyenne correctement articulée, où l’on peut même parfois trouver ce cœur, ce noyau indispensable à la plausibilité musicale. C´est déjà pas si mal…
… Mais le grain, les frissons subliminaux, les silences hantés de vie, les infimes évolutions rythmiques, les petites accélérations foudroyantes d´une main d´artiste inspirée, les vibrations savoureuses, les nuances délicates, ces minuscules inflexions qui répandent sous l´épine dorsale ce fluide délicieux du plaisir voluptueux, toute la beauté et la sensibilité de l´humain ? Pfffuitt, à la trappe !
Dématérialisée ? Oui, ça porte bien son nom, si poétique par ailleurs !
Bon, il est vrai qu´on tourne un peu en rond : combien d´amplis ou d´enceintes savent transmettre ces mêmes raffinements charnels ?
Peu importe, le sujet de ce billet est ailleurs…
Oui, bon, l’intro était un peu longue dans ce cas, d’accord !
En effet, on peut discuter autant qu´on veut de la pure qualité de reproduction, de la musicalité, de l´expressivité, personne ne sera d´accord. Trublion je suis, mélomane, je suis ! Hifiste jamais, audiophile, très peu pour moi, je ne m’attends donc pas à entrainer une adhésion générale. Et puis je veux bien admettre que si l´on a pas encore atteint le Nirvana virtuel, ça viendra très probablement, à condition d´être vigilants et ne pas laisser la victoire aux marchands du temple ( ce qui est en train de se produire, que ça vous plaise ou non ! ). Donc à un moment ou un autre, on arrivera à une qualité qui dépassera la morne norme de l´honorable…
Mais on ne contournera pas le constat d´une mutation de relation à la musique, à la culture, induite par la facilité délétère à accumuler les titres ou à croire aller à la connaissance par le plus court chemin, une culture Wikipedia en quelque sorte, qui a autant de mérite que de limite.
C´est souvent l´argument qui prime pour justifier le basculement vers la musique dématérialisée : la simplicité d´emploi. On en a assez des boîtiers qui cassent, qui encombrent, qui polluent ( ah ben oui, on va bien nous le brandir sous le nez un jour, non ?, l’argument écologique : la musique virtuelle sauveuse de la planète ! ), il y en marre de la place perdue pour ranger la culture, marre du prix des disques pour souvent être déçu à l´arrivée, sans parler de la qualité des enregistrements, etc…
Oui, sans aucun doute, l´aspect pratique, je le conçois, je l´entends, je l´accepte, j´utilise moi aussi un I-Pod dans le quotidien domestique, pour un fond a-musical quand je vaque à d´autres occupations ou pour les déplacements en voiture…
Mais je n´oublie pas pour autant que cette facilité ne doit pas occulter un rapport à sa propre culture ( ou érudition au moins ) qui est en pleine évolution, ce qui ne signifie pas progression croissante.
Déjà, le rôle d’auditeur est éminemment passif… Déjà, le passage du vinyle au CD a souvent engendré une sorte de paresse intellectuelle inéluctable : sur un 33 tours, une sonate de Beethoven couvrait disons au minimum une face ; par conséquent la manipulation un peu contraignante mais tactile du disque obligeait à une concentration sur l´étiquette, sur le fait que c´était la Hammerklavier ou la Waldstein, pas une autre…
Avec le CD, on commence à passer du repère précis de l´Opus 106 à une sonate de Beethoven au milieu d´autres et il faut consentir l’effort de surmonter la paresse pour rester concentré sur les transitions d´opus…
Avec la facilité du téléchargement, les coûts plus bas, l´accès à tout illimité mais désordonné, ne prend-on pas le risque d´un cumul d´heures de musiques dépossédées de leurs jalons culturels, dates, lieu, circonstances, interprètes, ou encore conseils de quelques magasins pédagogues enthousiastes, sans lesquels la rencontre avec certaines œuvres peut-être banalisée ou zappée si on ne parvient pas à isoler le moment privilégié de découvrir, creuser, comprendre pourquoi cette œuvre est sublimée dans son contexte, dans sa particularité, dans son audace ou sa créativité ? Autrement dit consommer de la musique, oui, mais ne plus l´écouter ?
Et la démonstration vaut au moins autant pour les Rolling Stones ou Vanessa Paradis ( oui, c´est un exemple… ) que pour Brahms ou Miles Davis, pas de genre musical qui soit protégé de la simplification par entassement…
Les pochettes, les livrets, les batailles des éditeurs pour proposer des coffrets de plus en plus soignés, élégants mais aussi documentés…
… Les détails des musiciens participant à l´enregistrement, les instruments, les directeurs artistiques, les ingénieurs du son, les lieux d´enregistrement…
Tout ça régurgité sur l´ordi avec tant de simplification appauvrissante, alors qu´un directeur artistique, un producteur, un arrangeur, un orchestre, une bande de potes, etc… sont souvent aussi fondamentaux dans la qualité musicale extrême que l´artiste central…
Le voilà donc le danger : la paresse !
Découvrir la musique en tapotant sur un clavier, en sélectionnant en quelques minutes, un samedi soir après le dîner, un disque écouté vite fait, d´une oreille distraite, un morceau qui est joli et souvent sélectionné par le haut de la pile, celle qui, comme d´hab, est construite par des groupes de distribution qui s´en foutent un peu des obsessions des mélomanes, au fond ! Leurs priorités sont ailleurs…
I-Tunes, un outil incontestablement facile et universel d´emploi, d´accord, mais qui classe Kate Bush ou Frank Zappa dans la catégorie : Alternative Punk !
Ah bon ?????
A côté de Mozart alors !!!
AC, novembre 2010
musique dématérialisée 2022
En m’évertuant à mettre ce site à jour, je m’aperçois que j’ai inscrit quelques articles qui datent beaucoup.
Je ne parle pas tant de ceux qui relatent des évènements passés - pourquoi pas après tout ? - mais de ceux qui évoquent un état des lieux techniques à un moment donné.
Deux articles concernant l’état de la musique dématérialisée me semblent devoir être conservés, notamment pour comprendre l’évolution des technologies (enfin stables), des résultats et d’un état d’esprit.
Raison pour laquelle je ne vais pas les remplacer, mais les compléter par diverses précisions par suite de l’évolution du matériel et des technologies.
1. Les banalités techniques :
- les divers sites de streaming du marché ne procurent pas tous les mêmes qualités techniques de fichiers en streaming.
- donc, ne concluez pas en écoutant en BT des fichiers MP3 issus de Deezer (ou OGG à cette heure chez Spotify, système de compression à priori moins compromettant) que le streaming ne fonctionne pas.
- évitez les procédures de type Airplay, pas mauvaises, soit, mais moins révélatrices qu’une vraie lecture réseau, autrement dit où tablette ou smartphone n’ont qu’un rôle de télécommande, pas de relais.
- n’imaginez pas que sous prétexte qu’il s’agit de transmettre des 0 et des 1, tous les lecteurs réseaux se valent
- soignez l’environnement réseau. J’en ai moi-même fait l’expérience en remplaçant un switch qui commençait à dater par un tout neuf et puissant, et un recâblage (pas même spécial hifi), mais à jour et c’est fou ce que nous avons optimisé à tous points de vue : rapidité de fonctionnement et qualité audio.
- si vous en avez envie, vous gagnerez évidemment à soigner les alimentations des routeurs, serveurs ou switches.
- incontestablement la qualité de streaming directe (je veux dire depuis les plateformes) a progressé et très nettement, chez Qobuz en particulier, au point d’être parfaitement utilisable comme source principale y compris sur une très belle installation haut-de-gamme. Enfin : si le lecteur réseau est à la hauteur, évidemment…
- toutefois, à lecteur réseau égal, on constate sans doute aucun que l'exploitation des mêmes fichiers téléchargés sur un bon serveur (NAS) et lus en local est supérieure, musicalement plus fourmillante encore.
- en outre, acheter des fichiers permet aussi de classer aisément et clairement sa « discothèque ».
2. L’alibi moral :
- oubliez les arguments qui parlent de la mauvaise rétribution des artistes. S’il est vrai que tout n’est pas résolu, les conditions de rétribution évoluent considérablement notamment sous l’impulsion de Qobuz.
- dans le même cadre, somme toute, ce sont les éditeurs qui ont la main sur les négociations finales.
- combien d’artistes découvrons-nous grâce au streaming que l’on n’aurait jamais connus, repérés, rencontrés, égarés au cours de piles anonymes de CD postillonnées dans les grands magasins « culturels » ?
- combien d’artistes ai-je un relatif plaisir à écouter en streaming alors que je n’aurais jamais acheté leur disque, et d’ailleurs ne les apprécie pas suffisamment pour acheter les fichiers correspondants.
Sachant, pour être précis, que j’achète une moyenne de 4 à 500 fichiers par an. Par fichiers, je veux dire albums complets. Et, dès que possible, en Haute-Résolution.
- l’expérience récente de musiciens (du classique) que je connais est édifiante : sur un disque important de leur discographie, l’éditeur refusait la publication sur des plateformes s’obstinant sur l’idée de ne fournir que du CD, parce que c’était plus noble, le travail sur les jaquettes, le livret, etc… Ces musiciens (un Quatuor) ont fini par négocier le droit de streaming sur un seul des 7 opus du disque. Et ont plus gagné en quelques semaines avec un seul titre que sur la totalité des ventes de l’album concret.
- oui, on peut regretter les livrets ou jaquettes mais, d’une part, on n’interdit pas aux éditeurs de les livrer avec les fichiers (ça arrive fréquemment) et on trouve en navigant sur sa tablette des informations complémentaires que les livrets, souvent écrits trop petits ou avec des mises en pages illisibles, ne contiennent pas. Changement d’habitude soit, mais moins d’informations, certainement pas.
3. Lecture dématérialisée vs lecture CD :
- en comparant ce qui est comparable, à savoir des fichiers 16/44 non compressés contre leur équivalent lu sur un CD, à machines de qualité comparable (ce n’est pas forcément facile à déterminer), la lecture réseau prend généralement le dessus. Que les fichiers soient CORRECTEMENT rippés (par vous depuis vos CD) où directement issus d’une plateforme de distribution.
Un des exemples les plus faciles est la comparaison sur un lecteur CD pourvu d’une entrée numérique à laquelle on relie un lecteur réseau, soit un câble supplémentaire par rapport à la lecture directe.
A ce jour, seuls deux lecteurs CD ont fait jeu égal en lecture CD et dématérialisée. Dans tous les autres cas, la lecture dématérialisée l’emporte. J’insiste : dans un cadre très maîtrisé de test.
Il y a des exceptions, notamment des « fichiers de première génération » livrés sans grand soin au début de l’activité des plateformes.
- en comparant le CD à un fichier Haute-Résolution bien fait, la question ne se pose même plus.
Cependant, nous constatons que certains n’apprécient pas forcément la Haute-Résolution ; cette foultitude d’informations supplémentaires qui rapproche des musiciens, de leur humanité, perturbe quelques mélomanes, plus à l’aise avec un « arrondi » arrangeant.
Rien dire, c’est un rapport à la musique. Quand en revanche cette simplification est considérée comme plus émotionnelle, je dis non, en aucune manière, et il ne faut pas confondre résolution subtile avec froide analyse détailliste.
- tout ceci bien sûr à condition de ne pas tomber sur des fichiers HR mal faits, notamment ceux de première génération qui n’étaient le plus souvent que des copies de bandes 16/44. Voire de fichiers rippés, et mal.