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aération


Aération

L’air circule entre les musiciens, la restitution est libre, respire, l’atmosphère est si palpable, si dense que le placement des musiciens et la dimension des instruments intègrent un champ précis, stable, cohérent. Le détourage des instruments ou des voix est net, débarrassé de tout halo, tout voile nuisant à leur intelligibilité, toute impression de sons issus de boîtes. Les chœurs sont composés d’êtres humains distincts, quasiment identifiables individuellement si la prise de son le permet…

Souvent cette notion d’aération est employée pour qualifier (positivement dans l’esprit de nombreux hifistes ou audiophiles) une restitution ample, large, floue, un insipide sfumato sans point d’émission précis, cas fréquents sur les panneaux de tous genres. Une profondeur et une largeur systématiques mais spectaculaires, panoramiques à l'excès, une restitution de la matière éthérée et sans consistance palpable. Bref, on définira ainsi comme une qualité l’évanescence et l’imprécision de l’image (au sens visuel du terme).


ambitus


Ambitus

En musique, l'ambitus est l’intervalle entre la note la plus basse et la note la plus haute d'une partition, d'une voix ou d'un instrument.
Dans le cas d'une pièce musicale, l'ambitus est l'étendue des notes qu'il faudra atteindre pour restituer un morceau.
On ne confondra pas avec la tessiture qui désigne les notes qu'un interprète peut produire aisément, sans effort, avec sa voix ou son instrument. L'interprète peut avoir à déborder sa tessiture d'un certain nombre de notes extrêmes, aiguës ou graves, afin de respecter l'ambitus d'un morceau.
Donc, très simplement : la tessiture ou le registre sont liés à la hauteur absolue des notes ; l'ambitus n'est qu'un intervalle, une hauteur relative entre la note la plus grave et la plus aiguë. L'ambitus mesure la capacité d'un instrument à jouer une mélodie donnée.

Par extension, l'ambitus exprimera la bande passante perceptible d'un outil de reproduction sonore.


audiophile


Néologisme désignant une pathologie nouvelle affectant des passionnés sympathiques (nous en sommes : l’autocritique a ses limites) de techniques et de reproduction sonore, dotés en proportion variable d’un plaisir à la musique (oscillant de "pas du tout" (si si !) à "à la folie"… ), dont le cas extrême est l’audiopathe – excellent exemple d’idiopathie* – lequel existe également en version idiophile, qui se caractérise par des certitudes absolues sur des vérités techniques imprescriptibles au moins pour quelques semaines, validées à l’écoute par les 8 secondes à vie d’un même disque parmi les 15 dont il dispose, si possible de cloches tibétaines ou d’enregistrement hyper-léché d’artistes lyophilisés sous cellophane…

L'audiophile sain est attentif à la qualité du son reproduit et se concentre sur la plupart des points évoqués dans ce glossaire pour estimer ou peaufiner la qualité intrinsèque des solutions employées. Comme toute passion, l'audiophilie est magnifique tant qu'elle n'est pas submergée par ses obsessions…

* idiopathie n’est pas un terme offensant mais désigne une maladie existant par elle-même, ne découlant pas d’une autre.