C : câbles => cristal

câbles


Denrée emblématique de la folie de la hifi. Inutile de nourrir un débat sans fin : oui, il y a d'importantes différences entre les câbles ; non, les plus chers ne sont pas toujours les meilleurs ; non, le scindex d'électricien n'est pas le meilleur câble audio du monde…

Il faut juste garder à l'esprit que :
- un câble ne fait pas économiser de l'argent
- un câble ne restaure pas les informations perdues
- un câble ne fait pas mieux que les éléments qui l'encadrent
- un câble utilisé comme compensateur tonal est complice de l'imposture générale…
- un câble qui compense ment !
- vouloir restituer la vérité à travers une série de mensonges relève d’une logique oblique plutôt biscornue
- bah…

Et puis il faudrait ensuite parler du bi ou tri câblage. Mais est-ce bien nécessaire ?


caisson de grave


Une aberration du marché ! Comment imaginer qu’une boîte pas très volumineuse - compte-tenu des fréquences concernées (la longueur d’onde, déjà entendu parler ?) - dans laquelle on enferme un haut-parleur dont l’équipage mobile est inévitablement lourd (pour compenser le petit volume), même nanti de moteurs herculéens, amplifiés par des kilowatts donc pas forcément véloces à bas niveau, le plus souvent émettant vers le sol, puisse raccorder en dynamique, en rapidité, et en homogénéité avec des transducteurs émettant frontalement et souvent beaucoup plus légers ou, à tout le moins, étudiés pour fonctionner conjointement !

Qui plus est, on a beau couper les fréquences de raccordement très bas, il ne faut pas imaginer qu’un filtre est un mur infranchissable aux fréquences supérieures et surtout inférieures puisque les enceintes sont, dans ce cas de figure, rarement filtrées par un passe-haut ! On engendre par conséquent des phénomènes assimilables à de l’intermodulation harmonique.

En outre, la reproduction musicale est une ballade permanente d’harmoniques supérieures et aussi "inférieures" ( oui, on sait, ça n'existe pas ! ) si l’on tient compte du formidable enrichissement de timbres résultant des résonances des matériaux propres à chaque instrument et pas forcément dans la même zone de fréquences que son ambitus…

Essayez : vous entendrez par vous-mêmes. Passés les premiers plaisirs de la découverte de votre caisson, cette sensation d’un espace plus vaste, d’une plus grande respiration, d’ "explorer les premiers octaves" (mouais…), coupez-le et concentrez-vous sur les timbres, même situés haut en fréquences, sur la liberté expressive, sur l’articulation… Et vous couperez votre caisson.

Bien sûr, il y a des exceptions : certaines réalisations sont en effet tout à fait remarquables. Mais le plus souvent, elles intègrent des HP de fort diamètre, émettant en façade, et chargés par de forts volumes ou des amorces de pavillon pour préserver des facteurs d’accélérations cohérents…


chaleur


On entend souvent la demande ou l'espoir d’une écoute chaleureuse. Une fois de plus, il faut entendre l’emploi de ce mot à travers sa négation ! Le souhait ainsi exprimé s’oppose essentiellement à la crainte d’une reproduction froide, sèche, déshumanisée.

Oui mais...

Mais fréquemment, l’écoute chaleureuse débouche sur une constante de confort donnée par un équilibre tonal au profit d’une zone bas-médium hypertrophiée masquant hélas les timbres alentour et caricaturant les dimensions des instruments autant que procurant à la rythmique, apparemment tenue par l'épaississement, la délicatesse de pachydermes à la charge…

On parle par exemple beaucoup de la chaleur des tubes. Ce qui en revient à définir les qualités d’un appareil par ses défauts. En effet de trop nombreux amplis à tubes sont chaleureux comme un feu de bois ou patelins comme des loukoums… C’est très agréable, mais on s’endort plus facilement qu’on ne se met à danser.

Plutôt que de définir la chaleur de la restitution, on devrait plutôt en attendre de l’humanité… Oui, cette capacité à incarner, à faire sentir l’être humain derrière l’instrument, à donner modelé, modulation et grain à la voix, faire ressorti en demi-teintes les plus délicates inflexions, d’accord; mais transformer une soprano colorature en mezzo ventripotente, non…


ciselé


Définit une restitution détourée, incisive, où les notes se distinguent clairement et s'enchaînent dans une parfaite lisibilité. Mais : c'est souvent la manière de qualifier une écoute où un aigu plus rapide ou exposé que le reste du spectre détache effectivement les notes en les individualisant à l'excès, en gommant le lien pour créer une succession en saillie de phonèmes artificiels affinés et nettoyés jusqu'à l'anorexie…


classe A, B, AB, D...


Un système de classement par lettre désigne les classes de fonctionnement d’un amplificateur, en caractérise le type de fonctionnement et, pour simplifier, la façon d’alimenter les étages.

Ces classes sont déterminées par la relation entre la forme du signal d’entrée et celle du signal de sortie, et par la durée pendant laquelle un composant actif est utilisé lors de l’amplification d’un signal. Cette durée est mesurée en degrés d’un signal sinusoïdal test appliqué à l’entrée de l’amplificateur, le cycle complet étant 360 degrés.

On simplifie souvent la nomenclature en désignant un amplificateur utilisant plusieurs étages amplificateurs de classes différentes par une seule classe, qui dans ce cas correspond au fonctionnement de l’étage de sortie.

Au départ, il y avait les tubes d’amplification. Les classes d'amplificateurs signifiaient la façon dont était polarisé le tube : classe A, B, AB et C. Cette nomenclature de polarisation a été reprise pour les transistors. Il a fallu compléter cette liste pour les amplificateurs à découpage souvent désignés à tort comme amplis numériques : D, E…

Il est impossible de ne pas polariser un composant amplificateur, que ce soit un tube ou un transistor) du fait de sa totale non-linéarité et de son unilatéralité en courant. Un transistor bipolaire ne commence à conduire qu'au-dessus d'une tension base-émetteur de seuil. Autrement dit, pour qu’il amplifie il faut lui imposer une tension supérieure à la tension de seuil. La tension de sortie est fixée par la droite de charge et dépend du montage utilisé.

La polarisation fixe l’état au repos du composant concerné, c'est-à-dire lorsqu’il ne reçoit aucun signal. Ce point de repos influence directement le comportement du composant lors de son fonctionnement.

Pour les amplificateurs linéaires, chaque classe définit la proportion du signal d’entrée utilisée par chaque composant actif pour arriver au signal amplifié, ce qui est aussi donné par l’angle de conduction :

Classe A : la totalité du signal d’entrée ( 100 % ) est utilisée ( a = 360° ).
Classe B : moitié du signal ( 50 % ) utilisée ( a = 180° ).
Classe AB : plus de la moitié mais pas la totalité du signal ( 50 à 100% ) utilisée ( 180° < a < 360° ).
Classe C : moins de la moitié ( 0 à 50 % ) du signal est utilisée ( 0 < a < 180° ).
Classe D : dans les amplificateurs "à découpage", le composant amplificateur est utilisé en commutation : il est soit bloqué (aucun courant ne le traverse), soit saturé (la tension à ses bornes est quasiment nulle). Son angle de conduction est donc nul. Pour les amplificateurs à découpage, les classes servent à distinguer les technologies utilisées et non plus l'angle de conduction.



Dans un amplificateur de classe A, le ou les composants actifs sont toujours en conduction. Ces amplificateurs amplifient tout le signal d’entrée, limitant ainsi les distorsions sur le signal de sortie. Leur rendement n’est pas très bon : ils dissipent une puissance constante quelle que soit l'amplitude du signal d'entrée. Aussi ces amplificateurs atteignent-ils leur rendement maximum lorsque l'amplitude du signal de sortie est aux limites de ce que peut fournir l'amplificateur. Le rendement maximum d'un amplificateur de classe A dépend de la topologie du montage utilisé : le rendement maximum théorique de ces amplificateurs est de 50 % dans le cas d'une liaison par transformateur ou "push-pull", de 25 % dans le cas d'une liaison directe et entre 6 % et 25 % pour une liaison capacitive.

 

NB : le montage qui utilise un seul composant amplificateur (ou plusieurs en parallèle) est généralement appelé single-ended.

C’est un type de montage que l’on trouve plus souvent utilisé avec des tubes, notamment le montage dit Monotriode… Il n’est pas rare que ce type de montage soit utilisé avec peu de contre-réaction, rendant ces montages très peu universels en emploi ( puissance limitée et faible capacité à affronter des charges complexes ) mais souvent considérés comme réellement au dessus des normes en expressivité musicale. C’est sans doute vrai à condition que composants et câblages soient irréprochables. Autrement dit, les réalisations réussies autour de ces principes sont souvent coûteuses.



Pour un montage à émetteur commun, une polarisation en classe A signifie que les tensions de repos sont choisies de façon que l'amplificateur ne sature pas (n'écrête pas le signal) à l’instant où on lui applique un signal d'entrée d'amplitude maximale. Le point de polarisation est généralement choisi plus important que le strict minimum afin de travailler dans la partie la plus linéaire possible des caractéristiques du composant amplificateur.

En raison de son faible rendement, la classe A est le plus souvent utilisée pour des amplificateurs de petite puissance. Pour un amplificateur classe A de forte puissance, les pertes énergétiques deviennent très importantes. Pour chaque watt délivré à la charge, l’amplificateur dissipera, au mieux, un autre watt. Les Classe A de puissance importante ont besoin d’alimentations de très forte puissance et aussi d’une grande surface de dissipateurs thermiques pour évacuer l’énergie perdue. En effet, tout ce qui n’est pas transformée en énergie électromécanique par un signal entrant est évacué en calories.

Les amplificateurs de classe B n’amplifient que la moitié du signal d’entrée. Ils créent donc beaucoup de distorsion, mais le rendement est grandement amélioré. Le rendement maximum théorique d'un amplificateur de classe B est de 78,5%, mais le rendement des amplificateurs réels ne dépasse pas les 70%. Les amplificateurs de classe B sont généralement utilisés pour réaliser des amplificateurs de basse et moyenne fréquence, dans des configurations dites "push-pull". Les montages push-pull disposent de deux transistors, ou parallèles de deux transistors : un pour amplifier la partie négative du signal et un second pour sa partie positive. Chaque transistor fonctionne en classe B. La totalité du signal étant amplifiée, les montages push-pull possèdent un taux de distorsion plus faible que les amplificateurs classe B de base tout en gardant un bon rendement.

La polarisation en classe B signifie que la tension de repos est égale à la tension de seuil de conduction du transistor. Ainsi, tout signal négatif apposé à la base du transistor l’amène en dessous de son seuil de conduction et n’est pas amplifié. Au contraire, tout signal positif amène le transistor dans la zone linéaire et est donc amplifié.

Les montages push-pull peuvent souffrir d’une discontinuité de signal à l’endroit où les deux moitiés de signal issues de chacun des transistors se rejoignent. Ce phénomène est nommé distorsion de croisement.

La classe AB est un compromis entre la classe A et la classe B : le point de repos de l'amplificateur se situe entre celui d'un amplificateur de classe A et celui d'un amplificateur de classe B. Une telle méthode de polarisation permet à la classe AB de fonctionner en classe A pour les signaux de faible amplitude puis de se comporter comme un amplificateur de classe B pour les signaux de forte amplitude. Tout comme pour les amplificateurs de classe B, les amplificateurs de classe AB sont souvent utilisés en configuration push-pull afin de diminuer le taux de distorsion lors de l'amplification de signaux de forte amplitude.

Le principal inconvénient des push-pull de classe AB survient lorsque l'on amplifie des signaux de forte amplitude : une partie du signal est amplifiée par deux transistors (zone de fonctionnement en classe A) tandis que le reste du signal est amplifié par un seul transistor (zone de fonctionnement en classe B). Ainsi, le gain en courant du montage n'est pas constant au cours d'un cycle d’amplification. Cette variation du gain en courant engendre des distorsions hautes fréquences lors du passage entre la zone où deux composants amplifient le signal et celle où un seul composant l’amplifie.

Les amplificateurs de classe C amplifient moins de 50% du signal d’entrée. Le taux de distorsion est important, mais leur rendement maximum théorique est compris entre 78,8% et 100% suivant l'angle de conduction de l'amplificateur.

En polarisation en classe C, la tension de repos est inférieure à la tension seuil de conduction du transistor. Ainsi, le signal n’est pas amplifié tant qu'il ne porte pas la tension base-émetteur du transistor au-dessus de sa tension limite de conduction .

Les amplificateurs de classe C sont plus couramment utilisés dans les émetteurs radio, où le taux de distorsion peut être réduit grâce à l’utilisation d’une charge accordée dans l’amplificateur. Les amplificateurs de classe C sont utilisés pour réaliser des amplificateurs ultrasoniques, hautes fréquences sélectifs et micro-ondes ainsi que des oscillateurs hautes fréquences Les amplificateurs de classe C sont aussi utilisés pour réaliser des multiplicateurs de fréquences.

 

NB : on s’apercevra en pratique que les notions de rendement des classes d’amplificateur sont moins contraignantes que la théorie. Les amplificateurs de classe A pure (peu nombreux) sont moins puissants à la mesure que leurs concurrents en AB (majoritaires) par conséquent leur consommation moyenne n’est pas effrayante. D’autant moins qu’il n’y aura aucune raison de les laisser sous tension en permanence, puisqu’ils atteignent rapidement leur température de fonctionnement idéal. Cette faible puissance n’est pas un handicap car on constate souvent que ces appareils peuvent affronter des charges particulièrement complexes et qu’ils délivrent en pratique une dynamique bien plus large et libre que des appareils polarisés en classe AB cinq fois plus puissants, avec une densité palpable et un aplomb rare… Il est probable que la permanente disponibilité en courant, ainsi qu’un réglage fin de la contre-réaction, procurent une plénitude et une rapidité de réponse supérieures… Permettant également un excellent modelé sur les signaux faibles.



Un amplificateur de classe D est un amplificateur dont les composants de puissance ne travaillent pas en mode linéaire mais sont utilisés comme des interrupteurs : les composants amplificateurs sont soit bloqués (aucun courant ne les traverse) soit saturés (la tension à leurs bornes est quasi nulle), les impulsions de sortie sont d’amplitude constante. De fait, leur rendement est élevé. La puissance instantanée dissipée dans un transistor étant le produit du courant par la tension, elle est quasiment nulle lors de ces états. Le peu de pertes engendrées par ce type d’amplificateur permet d’utiliser des dissipateurs et des alimentations plus petits ou d'augmenter la puissance de sortie à dissipateurs et alimentations constants. Le rendement d'un amplificateur de classe D augmente rapidement avec la puissance demandée en sortie pour atteindre 80-90 % sur une large plage de puissance.

Les amplificateurs de classe D sont couramment utilisés pour le contrôle des moteurs électriques. Ils sont alors appelés hacheur ou onduleur. Ils sont de plus en plus utilisés comme amplificateurs audio du fait de leur rendement élevé et par conséquent de leur faible coût de revient.

Les premiers amplificateurs de classe D datent du début des années 50. L’obligation d'utiliser une fréquence de commutation élevée afin d'obtenir un taux de distorsion acceptable a bloqué le développement des amplificateurs de classe D pendant plus de 20 ans. On peut en gros déterminer 2 étapes : une première à la fin des années 1960 avec l'apparition des transistors de puissance à effet de champ puis une seconde dans les années 1980 avec l'introduction sur le marché de circuits intégrés dédiés à la réalisation d'amplificateurs de classe D.

Les amplificateurs de classe D utilisent la modulation de largeur d’impulsion, la modulation de densité d'impulsions ou des formes plus avancées de modulation comme la modulation Sigma Delta. Le signal d’entrée est converti en une série d’impulsions dont la valeur moyenne est directement proportionnelle à l’amplitude du signal à l’instant considéré. La fréquence théorique minimum des impulsions est deux fois la plus haute fréquence que l’on veut reproduire. En pratique, afin de diminuer le taux de distorsion ou les harmoniques de courants, la fréquence de découpage fait plus du double de la plus haute fréquence que l’on veut reproduire. Par exemple, dans les amplificateurs audio, la fréquence utilisée se situe entre 50 kHz et 1 MHz. Le spectre de la sortie d’un amplificateur de classe D contient des fréquences non désirées ( par exemple, la fréquence de découpage et ses harmoniques ) qui doivent être éliminées par filtrage. Ce filtrage peut être réalisé soit par la charge, soit par un filtre passe-bas passif. Le choix de la fréquence de découpage est un compromis : son augmentation permet de simplifier le filtrage des harmoniques dus au découpage en les éloignant de la fréquence maximum que l'on veut restituer. Par contre, l'augmentation de la fréquence de découpage augmente aussi les pertes par commutations qui ont lieu à chaque changement d'état des composants utilisés comme interrupteurs diminuant ainsi le rendement de l'amplificateur.

 

NB : La lettre D est utilisée parce qu’elle vient après C, mais pas comme une abréviation de "Digital" ( ou numérique ). Cette confusion vient de la forme d’onde de la sortie qui ressemble à un train d’impulsions numériques. Mais le fonctionnement de la classe D se fait sur le principe de la modulation de largeur d’impulsion, pas de la modulation d’impulsion codée (PCM).



D’autres types de classes existent (E, F, G, H… même S ou T) mais sont souvent des dérivées des classes A, B, C ou D dont elles modifient légèrement le principe de base ou les utilisent en cascade afin d'en améliorer les caractéristiques ou de disposer des avantages de deux classes différentes…

 


coloration


Voici l'exemple d'un mot employé à tort et à travers, souvent à contresens ou à sens unique alors qu'il peut en revêtir plusieurs et pas forcément négatifs.

On oppose souvent coloré à neutre, cette douce utopie tarte à la crème de la haute fidélité. Est coloré un maillon qui donne une couleur propre à la restitution, couleur qui vient se superposer à la couleur originelle du son. Donc à peu près tout maillon de la chaîne, à commencer par les micros. Voire l'hygrométrie dans la salle d'enregistrement. Et que dire des consoles, des câbles etc ???

Oui, certains maillons sont plus colorés que d'autres, certains en effet, par mise en avant d'une zone du spectre, par un manque de stabilité ou d'homogénéité dynamique, par un filtrage singulier, un gommage plus ou moins esthétique, par l'adjonction involontaire d'une dominante répétitive, par la simplification de certaines parties du spectre, ou par une forfanterie tonale abusive, sont plus "typés" que d'autres…

Mais : certains appareils objectivement colorés laissent cependant vivre la fraîcheur de l'éventail de couleurs des instruments, certes passées à travers un filtre uni, comme un photographe appliquerait un filtrage rouge ou bleu très léger en permanence sur son œuvre.

D'autres prétendus neutres (et souvent réputés) sont en réalité très gris, ou monochromes ou, au mieux, très pastellistes ne prenant jamais le risque d'un éclat ! Ceux-là sont la norme ! La gloire de la hifi !

D'autres ont une telle dominante que les couleurs de départ sont effectivement transformées et méconnaissables… Plus nombreux qu'on ne le croit ! Malencontreusement, la hifi a tant déformé la vérité que l'on croit parfois la détenir dans le plus arrangeant des mensonges ; le "plus beau que nature" ne semble plus surprendre.
Il est vrai qu'il est parfois difficile de concevoir que ces couleurs séduisantes, luisantes, vives sont en réalité identitaires et hyperréalistes !

On ne qualifie le plus souvent de coloré qu'un élément dont la couleur est très facilement reconnaissable, mais on oublie souvent de jeter dans le même panier ceux dont la matière, le grain, la résonance sont certes fines mais mono gammes, mono tonals ! Donc, à la longue, monotones…
Combien d'enceintes réputées jouent en réalité un timbre et demi ?

D'autres propositions sont coloristes dans un sens excessif, où toutes les couleurs sont plus éclatantes que natures, sans camaïeux, sans gamme de gris, sans nuances infimes… Bref, des pétoires un peu bourrines…

D'autres appareils enfin sont colorés dans un sens positif : ils restituent beaucoup de couleurs ! Une diaprure parfaite, une palette complète incluant tous les mélanges et tons-sur-tons que l'on peut en tirer : colorés au sens où il y a de vraies couleurs, plus ou moins douces plus ou moins dures, mais toujours émoustillantes, toujours riches, toujours en métamorphoses, les couleurs allogènes des tropiques comme les couleurs de la nuit !


compensation


Tendance moderne de la GHFI, agir par compensation : on choisit un maillon clair pour corriger des éléments sombres, un câble qui éteint l’aigu pour tempêrer une enceinte qui projette, un caisson de grave pour nourrir une anémie, on sélectionne un (mauvais) ampli à tube pour donner de la "chaleur" (traduisez de la lourdeur) à un lecteur trop analytique, ou un préampli qui pousse pour réveiller un ampli plan-plan… Bref, du n’importe quoi : espère-t-on respecter la vérité par une succession de mensonges ? Théorie philosophiquement intéressante, mais en pratique… mmhhh pour le moins discutable… Vouloir marcher droit en boitant des deux jambes.

Et si on apprenait à adopter des éléments sains ! Une suite d’éléments sains, qui ne jouent pas avec le centre de gravité spectral, ne planquent pas des zones dérangeantes ou ne rajoutent pas des couleurs jolies, représente un meilleur chemin vers l’authenticité, point final !


Démarche qui inclut les câbles, ces honteux fomenteurs de canulars, ces complices du grand n’importe quoi ! Un câble est un coursier, pas un interprète ! Le seul problème est qu’il serait sans doute difficile de justifier 2 millions de références si on savait réaliser des câbles qui ne font pas joujou avec le signal ! Sans tomber bien sûr dans l’autre extravagance du 2,5 mm² d’électricien qui devrait représenter la seule vérité ! N’exagérons rien non plus.

Car il est bien là le vrai souci : penser, concevoir, fabriquer des éléments droits (au sens d’honnêtes) est beaucoup plus difficile que de s’accommoder de petits mensonges. Alors on compense…

Et comme expliqué ailleurs : la compensation, ça relève de la psychanalyse !


conjecture de Goldbach


La conjecture de Goldbach est l'un des plus vieux problèmes non résolus de la théorie des nombres et des mathématiques.

Elle s'énonce ainsi :
Tout nombre entier pair strictement supérieur à 2 peut être écrit comme la somme de deux nombres premiers.

La majorité des mathématiciens pensent que la conjecture est vraie, s'appuyant surtout sur des considérations statistiques axées sur la répartition probabiliste des nombres premiers : plus le nombre est grand, plus il y a de manières disponibles pour le représenter sous forme de somme de deux ou trois autres nombres, et la plus "compatible" devient celle pour qui au moins une de ces représentations est constituée entièrement de nombres premiers.

Ce qui nous intéresse ici, c'est l'idée même de Conjecture. En mathématiques, une conjecture est donc une assertion proposée comme vraie, mais que personne n'a encore pu démontrer ni réfuter.
On n'est donc pas très loin de l’hypothèse ou du postulat, que toutes les simulations confirment, mais que les mathématiciens ne parviennent pas à mettre définitivement en équation.

Cette idée de conjecture correspond bien à ces nombreux constats d’évidence dans la reproduction musicale que la mesure ne corrobore pas, voire qu’elle contredit parfois. Mais c’est évidemment parce que les procédures et les instruments de mesure ne suffisent pas ou sont mal adaptés. Ce qu'on ne mesure pas un jour, on saura le mesurer demain

L’enfermement dans les certitudes est un danger pour le progrès non ?

Oncle Petros et la conjecture de Goldbach est aussi un très beau petit bouquin sur l'obsession et la folie…


consonance et disonance


La consonance est la condition dans laquelle la sonorité d'un intervalle musical montre le moindre trouble ou le minimum d'effet sonore ; on parlera alors de pureté acoustique qui n’est possible que lorsque les deux sons sont dans un rapport simple de fréquences.
Si ce rapport n'est pas idéalement précis, des perturbations apparaîtront dans la sonorité, entraînant la sensation de perte de cette pureté acoustique.

La pureté d'un intervalle est définie par l'absence de battement audible, ou éventuellement par le battement le plus faible possible – cas de la tierce - ce qui se produira seulement si les deux notes sont dans un rapport de fréquence simple.

Le rapport le plus simple est l’octave (2 / 1), où la consonance est si impeccable que l'on peut douter de la présence de deux notes : tous les harmoniques de la note du haut sont déjà présents dans la note du bas.

Un rapport entre les vibrations de deux sons de 3 à 2 (3 / 2), donnera une quinte.
La quinte est l'intervalle distinct le plus consonant, c'est pourquoi il est à la base de la musique.
La quarte, renversement de la quinte (4 / 3), est un peu moins consonante.
Le rapport est de 5 à 4 (5 / 4), définit une tierce majeure pure, alors que la tierce pythagoricienne d'un rapport 81 / 64, n'est pas pure, sa "consonance" étant très éloignée du rapport naturel 5 / 4.
La tierce majeure du tempérament égal est un peu moins éloigné du rapport naturel 5 / 4.
Pour les autres intervalles, on ne pourra plus vraiment parler de pureté, un battement relativement audible subsistant toujours même pour des rapports simples et rigoureux tels que 6 / 5, tierce mineure et 9 / 8, ton majeur.

C'est clair ?

Pourtant, une autre considération sera prise en compte : la proximité du rapport de l'intervalle avec un rapport simple. On admettra que la consonance stricte est présente, mais altérée, d’où un battement quasi-imperceptible si le rapport est proche. La conjonction des deux sons d'un intervalle produit également le phénomène du son différentiel, troisième son dont la fréquence correspond à la différence de fréquence des deux sons de l'intervalle.

La pureté d'un son musical, donc de son timbre, est aussi définie par une consonance, à savoir celle des harmoniques qui le constituent entre eux. Un battement apparaîtra donc si le son n'est pas pur. Cette altération de la pureté du timbre se mesure par l’inharmonicité.
Le piano est considéré comme plutôt inharmonique, ce qui contraint à des aménagements du système d'accord, notamment dans l’écartement des octaves.


contre-réaction


Pour défricher grossièrement, la contre-réaction, dans un amplificateur, est la réinjection à l'entrée du signal, par l'intermédiaire d'un circuit annexe appelé boucle de contre-réaction, d'une partie du signal de sortie inversé qui, en s'additionnant au signal d'entrée, diminue l'amplitude du signal réel sur l'entrée du circuit.
Le principal effet de la contre-réaction est de diminuer le gain du système. Simultanément, les distorsions dues aux composants de l’amplificateur sont elles aussi soustraites au signal d’entrée. Ainsi, l’amplificateur amplifie une image réduite et inversée des distorsions. La contre-réaction permet aussi de compenser les dérives thermiques ou la non-linéarité des composants. Si les composants actifs sont supposés linéaires sur une partie de leur fonction de transfert, ils ne le sont jamais réellement : leurs lois de comportement varient d'autant plus qu'ils sont associés. Le résultat de ces non-linéarités est une distorsion du signal amplifié.
Un amplificateur de conception soignée, dont tous les étages sont en boucle ouverte (sans contre-réaction), peut arriver à un taux de distorsion de l'ordre de 1 %. À l’aide de la contre-réaction, descendre vers 0,001 % est possible. Le bruit, incluant les distorsions de croisement, peut pratiquement être éliminé.

La contre-réaction est souvent présentée comme le remède à tous les maux des amplificateurs, puisque non seulement elle modifie la distorsion, mais elle modifie aussi l’impédance de sortie de l’amplificateur et donc son facteur d’amortissement. Le facteur d’amortissement caractérise la capacité d’un amplificateur à contrôler une enceinte acoustique. Plus la contre-réaction est forte, plus l’impédance de sortie est faible et plus le facteur d’amortissement est grand. On obtient ainsi, en théorie, un bien meilleur contrôle des fréquences graves, notamment sur les enceintes dont le comportement est flou, équipages mobiles lourds, sur-bafflage ou filtres dédaléens.

Néanmoins, les partisans de la non-contre-réaction sont nombreux et s’appuient sur des constats solides. La contre-réaction utilisant une boucle, il lui faut un temps constant pour réagir à un signal d’entrée ; dans cet intervalle, même bref, l’amplificateur ne contrôle plus le signal. Une transitoire musicale dont le front serait du même ordre de durée sera donc grossièrement distordue. Même si l’amplificateur peut s’honorer d’un taux de distorsion faible en régime permanent. Une expression est venue qualifier ce phénomène : la distorsion d’intermodulations transitoires.
Pourtant, la majorité des amplificateurs actuels utilisent de fortes contre-réactions ; d’autres plus rares cherchent à la minimiser, en acceptant la non-universalité des produits ainsi conçus. En outre, la suppression pure et simple de contre-réaction sur la majorité des schémas n’est pas envisageable pour ne pas risquer une remontée brutale du niveau de bruit, voire dans certains cas le risque d'emballements thermiques fatals.

L’idéal théorique d’amplificateurs totalement sans contre-réaction est rarement tenté. Ne serait-ce que pour ne pas trop restreindre le nombre d’enceintes compatibles. Là aussi, tout est question de dosage. Mais il ne faut pas beaucoup d’effort pour constater, à circuits identiques, qu’une forte contre-réaction nuit à la luminosité sensible d’une large et fondamentale partie du haut du spectre. Une sorte de voile, d’extinction, de vulgarisation de la musique apparaît aussitôt. Pour autant, pas de contre-réaction du tout n’est souhaitable que dans de rares cas de mariages peaufinés et à condition que schémas et composants soit irréprochables…


couleur de restitution


Donnée radicalement différente de la Coloration, la couleur de restitution raconte la tonalité du local d'écoute.

Ainsi bien sûr que celle de la salle d'enregistrement. Les grands studios d'Abbey Road ont une couleur par exemple. Rares sont les systèmes qui la reproduiront, créant cette impression, au départ perturbante mais d'une richesse singulière, d'installer une pièce dans la pièce, de suffisamment respecter l'acoustique, l'atmosphère de la salle initiale pour qu'on en devine la dimension et les réverbérations dans son salon d'écoute.


cristal, cristallin


Une écoute cristalline peut facilement s'avérer un faux ami.

Cristalline qualifie une restitution des aigus et extrêmes aigus détaillée, détourée, incisive et subtile, transparente et pure et devrait refléter une idée de perfection.

Gare cependant à cette idée de cristal et des vibrations du verre. Sont souvent considérées comme pures et cristallines des enceintes dont l'aigu est certes frais, filant haut, magnifiquement détouré mais peut-être un peu détaché du reste, en densité comme en relief et si peu naturel à l'arrivée.

De ces aigus manquant de poids et de corps, donnant l'impression soudaine que l'instrument a changé de taille sur quelques notes effectivement splendidement restituées mais sans aucune relation cohérente avec le reste du spectre. La mode des tweeters à dôme textile, puis métal ou alliages rares, et maintenant ruban militent souvent pour cet artifice plaisant mais pas très juste. A croire qu'on veut nous faire entendre la beauté des tweeters !