G : gain => grain

gain


Le gain, en électronique, désigne le rapport entre une grandeur électrique en entrée et en sortie d'un circuit (tension, courant, puissance).

La chaine électronique correspond à une succession d’étages donnant du gain, rôle majoritairement dédié à la partie préampli-ampli ; la plupart des amplificateurs fonctionnent à gain fixe : le rapport d'amplification entre le signal d'entrée et le signal de sortie est constant. Le niveau du signal d'entrée doit alors être ajusté par un ou plusieurs étages pré amplificateurs, afin d'éviter la saturation de l'ampli. Ces étages ont un gain réglable et permettent d'ajuster le niveau du signal avant son amplification. Parfois est indiquée une échelle abstraite de 0 à 10 ou de -8 à 0 qui correspond à l'atténuation en décibels avant amplification. La partie pré-amplificatrice contient un ou deux, voire trois étages de gain, accompagnés bien sûr d’une correction et stabilisation de l’impédance de sortie avant l’amplification proprement dite (étage de puissance).

Un amplificateur audio fonctionne toujours à peu près sur le même principe : une alimentation fournit des tensions symétriques en courant continu, ces courants sont modulés à l'image de l'entrée audio par les préamplificateurs éventuels et les étages de sorties d’où le signal amplifié est envoyé vers la charge extérieure.

L'alimentation d'un ampli a une seule fonction : fournir des tensions stables sous des courants variant fortement. La valeur de cette tension dépend de la puissance maximale de l'amplificateur ainsi que l'impédance de l'enceinte. Plusieurs possibilités pour obtenir ces tensions parmi lesquelles les plus fréquentes sont l’utilisation d’un transformateur qui convertit directement la tension secteur vers les tensions souhaitées, suivi d'un redressement et d'un filtrage, et l’alimentation à découpage nettement moins coûteuse mais qui génère des parasites HF…

Les différentes façons d’alimenter les composants amplificateurs sont développées à la rubrique Classe A.

On constate souvent que du gain rajouté à du gain, autrement dit des étages cumulés, dopent le signal en énergie, vigueur, précision. Mais, bien sûr, ces étages successifs compliquant le cheminement du signal, il faut que les étages soient irréprochables.

L’idéal de fonctionnement de la chaîne électronique a été exprimé il y a environ trente ans où l’on rêvait de "fil droit avec du gain"… Ce qui signifiait que l’on attendait des divers maillons qu’ils se contentent de partir du faible niveau issu à l’époque des cellules phonolectrices et le rehausser sans jamais en transformer d’autres caractéristiques jusqu’aux enceintes acoustiques…

La quête est sympathique, mais concrètement, la théorie se révèle pleine de failles et d’oublis…

Nous éviterons le jeu de mots sur l’apport de gains permis par l’accumulation d’appareils trop couteux en haute-fidélité…


gouleyant


Néologisme issu du vocabulaire œnologique ; il signifie je crois, une onctuosité légère, une manière de couler en bouche ou en gorge comme huilée.

A l'origine, c'est un adjectif qui apparaît au XIXe siècle, dans l'Ouest de la France.

Dérivé de goule, ancienne forme de gueule, gouleyant se dit d'un vin, d'un cidre, d'une eau-de-vie qui se boit facilement et agréablement.

Un terme que l’on devrait employer plus souvent, comme le regretté J-M Piel encore, pour signifier le naturel, la fluidité du message…


grain


On peut le craindre en photo, surtout lorsqu'il est grossier, ou surtout depuis qu'il est devenu "pixel".


Dans le domaine de la restitution musicale, il est bienvenu : c'est ce grain qui fera la différence avec le lissé coutumier, un grain de folie aussi parfois, mais surtout le grain de l'étoffe, le grain du fruit, la granulation dans la substance qui désignera la différence infime entre deux instruments du même pupitre, les perles de présence qui rempliront les vides ; c'est encore cette accroche particulière du rugueux d'un instrument lorsque le musicien en fait un peu gratter la voix.

Le grain affine la perception de la matière et de la couleur tonale du musicien et son instrument en donnant à leur phrasé une pulpe grenue…

Peut-être tient-on cette image de Roland Barthes qui introduit la notion du "grain de la voix" à propos du ténor Charles Panzera qu’il admire.