Les Marques Partenaires
Dans cette rubrique, Tabula Rasa entend pointer des fabricants qui participent d'une vocation comparable à la nôtre : la parole donnée à la musique sans souci d’une beauté permanente ou d’une paresse sonore unifiant toute expression musicale dans une confortable indolence.
Vous l’aurez deviné : nous n’adulons pas la haute-fidélité dominante, plus proche du combat de Sumo dont la cérémonie subtile traditionnelle a été galvaudée par le chronométrage des impératifs télévisuels*. Un exemple parmi d’autres de la perte de la spiritualité
Autrement dit, la négation démocratique de la hifi entend amalgamer le sens profond de la puissance créative des grands classiques avec la lourdeur de Hans Zimmer sous prétexte que ces extrêmes sont confiés à des orchestres de même envergure ; ou encore comparer Sofiane Pamart (l’héritier spirituel du grand Richard Clayderman) à Dieter Ammann en les jetant dans le même bocal des compositeurs néo-classiques. Mouais. Le résultat ne relève pas du même niveau quand l’un gâche son talent d’interprète pour populariser une musique considérée comme d’élite – ce qui est méprisant pour le public ; sachant que la pop produit moult chef-d’œuvres nettement plus inspirés depuis des décennies (une pensée pour Keith Emerson ou Rick Wakeman ? ) – quand l’autre explore les vastes paysages du passé.
Cela exprimé sans même parler d'approfondir le sujet du déversoir kilométrique pop/rock, R&B, électro ou jazz qui pourrait aussi bien avoir été entièrement réalisé par une IA face à ces rares pourfendeurs de la dolence créative dont la passion artistique relève de l’immortalité.
Joël Dicker et l’imposture créative vs Camus et l’épure du texte ? Vanité.
Daoud vs Camus, « Meursault, contre-enquête » face à « L’étranger » ? voilà qui prend alors tout son sens.
Je peux continuer longtemps. Ce que j’entends par négation démocratique est facile à comprendre : au cinéma, la saga des « Tuche » fait un malheur ; doit-on dès lors considérer que ce sont des sommets artistiques ? En aucun cas. Mais la différence avec la hifi est que ces faiseurs de succès ne revendiquent certainement pas un podium culturel là où les grands acteurs de la hifi s’en vantent.
Heureusement, il y a les autres. Ceux qui n’oublient pas l’essentiel.
Malraux a causé beaucoup de tort au cinéma français en déclarant un jour : « et le cinéma est aussi une industrie ». Non : c’est avant tout une industrie !
Idem pour la hifi, certes. Mais dans cette contrainte de rentabilité générale, se distinguent quelques acteurs qui parviennent à slalomer majestueusement entre deux impératifs : le respect de l’art et la réalité économique.
Aussi ne désirons-nous pas limiter nos amours, notre respect, aux marques de notre catalogue direct.
Pour au contraire évoquer celles que nous savons, avec le long terme pour objectif, aller dans le sens de notre quête d’intimité sensuelle ou lien organique à la musique.
Nous allons donc raconter, autant que faire se peut, les marques que nous appellerons partenaires, liste évidemment en constante évolution et donc pas exhaustive, dont les valeurs – intransigeance musicale, certes, mais aussi caution d’un rapport qualité/prix incontestable ainsi qu’un refus de fausses vérités audiophiles supposant que la valeur passe par la gonflette, les kilos de muscles saillants blindés de stéroïdes anabolisants, s’essoufflant bien vite dans la course à l’agilité que requiert l’intelligence musicale - valident ou consolident nos critères incontournables.
N'hésitez pas à nous contacter afin que nous puissions vous orienter vers des confrères ou points de vente partageant nos convictions ; ou, si pas d’autre solution – après avoir contacté les lieux où par paresse ou bêtise, on conspuera nos produits, pas assez chers, pas assez nobles car nombreux encore sont ceux qui considèrent que la Pologne, la Hongrie ou d’autres, c’est le quart-monde créatif -, vous proposer des offres commerciales adaptées à votre attente.
* N’oublions pas que, dans la tradition de cette vénérable culture (le Sumo donc), les mimodrames préparatoires à l’assaut, appelées Shikiri - semblables au Haka maori repris par les rugbymen néo-zélandais -, pouvaient durer indéfiniment, l’intimidation ayant plus de sens que le combat, avant que la diffusion par la NHK de ce qui est devenu un sport banal opposant des sumotori pas même japonais, ne réduise la sacralisation à 4 minutes.