EERA
France, fabriqué à Marseille
Il y a des phénomènes qu’on ne doit pas chercher à comprendre…
EERA est un de ces phénomènes.
Depuis 20 ans que nous connaissons la marque, elle est restée fidèle à elle-même, n’a cessé de faire progresser ses produits mais surtout n’a jamais été surpassée par les centaines de lecteurs CD à une époque, de DAC maintenant qui ont agacé le plus souvent et charmé parfois nos oreilles, au filtre de notre maniaquerie mélomane.
Car, bien sûr, on a écouté des jolies choses, des « presqu’aussi bien mais trop chers », des charmeurs, des séducteurs, des « qui font analogiques » (traduisez généralement par : ronds et mous). Quelques appareils au milieu du fourbi avec lesquels on pourrait vivre sans souffrir, plus rares, il y en a, oui.
Pour autant : un tel engagement expressif, une telle intimité avec les musiciens ?
Possiblement jamais ! Pas avec cette cohérence de gamme ou de tels rapports qualité / prix, quand bien même les convertisseurs EERA ne sont pas cadeau (de 4 000 à 28 000 €).
Dès le séduisant petit Minuetto, on est plus émotionnellement embarqués, humainement, artistiquement, qu’avec de nombreux objet très prétentieux, très adulés, très gros ; et on se demande pourquoi.
Pourquoi une petite entreprise planquée au cœur de Marseille laisse loin derrière des Big Companies bardées d’ingénieurs, de diplômes, de brevets, d’inventions qui rament lamentablement dans les vents contraires à l'éloquence d'un des ultimes vecteurs de l'humanité : peinture, sculpture, performance, danse, littérature, musique ?
Question de cœur et d’âme ? Peut-être.
De soleil ?
De repères stables dans la course tempêtueuse à la vanité ? Surement.
Alors voilà : EERA est un mystère. Il est impossible qu’il n’y ait pas d’équivalent quelque part, et même, pour être honnête, on aimerait vraiment le ou les rencontrer.
Mais à ce jour, on sèche…